Si les Etats se refusent toujours à reconnaître officiellement la place des collectivités à leurs côtés sur la scène internationale, peut-être l'Union européenne se montrera-t-elle plus compréhensive. C'est du moins ce qu'elles espèrent à la veille des deuxièmes Assises de la coopération décentralisée organisées par le Comité des régions à Bruxelles les 28 et 29 mars. L'Association des régions de France (ARF) et la Maison européenne des pouvoirs locaux français (MEPLF) veulent saisir l'occasion pour "demander à la Commission européenne de reconnaître pleinement leur rôle dans la politique de développement". Car, avec 4.787 collectivités territoriales françaises engagées à l'international dans plus de 12.000 projets et 141 pays (même si les deux tiers de ces projets concernent l'Europe), elles ne sont toujours pas prises en compte comme des acteurs à part entière. Le récent sommet de New York sur la lutte contre la pauvreté de septembre 2010 en est une illustration. Malgré leurs compétences dans la plupart des objectifs recherchés par ce sommet, elles n'y avaient pas de statut particulier et étaient rangées du côté des ONG. Et sur le plan européen, le livre vert sur "La politique de développement de l'UE en faveur de la croissance inclusive et du développement durable" du 10 novembre 2010, ne les mentionne pas explicitement, comme l'ont fait remarquer l'ARF et la MEPLF, dans une contribution commune en janvier dernier. Cette absence "est d'autant plus regrettable que la pertinence du niveau local en termes d'aide au développement a été reconnue sur la scène internationale comme sur le plan européen", regrettent-elles.
Séisme au Japon
L'accord de Cotonou révisé en 2005 ou la communication de la Commission de 2008 sur les autorités locales, des acteurs en faveur du développement insistent en effet tous les deux sur la valeur ajoutée des collectivités pour des projets ou leur savoir faire n'est plus à démontrer : santé, éducation, urbanismes, transports, eau et assainissement, etc. D'autant que les collectivités françaises disposent de nouveaux outils juridiques : la loi Oudin de 2005 qui leur permet de mobiliser des fonds pour les projets "eaux et assainissement" et la loi Thiollière de 2007 qui leur donne la possibilité d'intervenir sur des actions d'urgence. Ce qu'elles ont été nombreuses à faire après le séisme de Haïti de janvier 2010 : au moins 9 millions d'euros débloqués tant pour l'urgence que la reconstruction. Le séisme qui a ravagé le Japon le 11 mars dernier et qui, selon un bilan toujours provisoire, a fait plus de 21.000 morts et disparus, est une autre occasion pour les collectivités pour manifester leur solidarité. Elles se réuniront le 6 avril 2011, dans le cadre des troisièmes rencontres franco-japonaises de la coopération décentralisée, afin de coordonner leur aide. La ville de Rennes, jumelée avec la cité japonaise sinistrée de Sendaï, a été l'un des premières à se mobiliser en ouvrant un compte bancaire spécial afin de recueillir les dons pour les victimes. Le compte devrait être abondé de 50.000 euros par la ville, au titre de l'aide d'urgence.
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