Édouard Philippe a officiellement installé, le 10 juillet, dix-huit hauts-commissaires, à raison d'un par région de métropole et d'outre-mer, chargés de la mise en œuvre et du suivi de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté. Celle-ci avait été présentée par Emmanuel Macron le 13 septembre 2018 (voir notre article ci-dessous du même jour). La création de ces hauts-commissaires avait été annoncée ultérieurement par le Premier ministre, en février dernier, lors de la réunion de lancement de la contractualisation entre l'État et les départements autour de la mise en œuvre de la stratégie Pauvreté (voir notre article ci-dessous du 21 février 2019).
Une prise de fonction le 2 septembre prochain
Initialement envisagée pour le début du mois d'avril, la prise de fonction de ces hauts-commissaires aura finalement lieu le 2 septembre prochain. D'ici là, chacun d'eux recevra une lettre de mission élaborée conjointement par le préfet de sa région et par Olivier Noblecourt, le délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté. De façon symbolique, leur prise de fonction débutera par une phase d'immersion de dix jours "auprès des acteurs de l'action sociale locale" : CHRS (centre d'hébergement et de réinsertion sociale), centre social, association d'anciens de l'aide sociale à l'enfance...
Selon Olivier Noblecourt, ces dix-huit hauts-commissaires, dont sept femmes (notamment en Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Paca), présentent "des profils venus d'horizon divers et toujours une expertise de terrain, une diversité des fonctions et des métiers occupés, des responsabilités de premier plan dans le champ des politiques de solidarité".
Un champ d'intervention très large
Le recrutement de ces hauts-commissaires a été lancé dès l'annonce du Premier ministre en février dernier, avec la publication, au Journal officiel du 19 février, d'un "avis de vacance" très détaillé, portant sur les treize postes de métropole. Cette fiche de poste précise notamment : "Le haut-commissaire dédié à la prévention et à la lutte contre la pauvreté assure la coordination et le pilotage interministériel au niveau régional de la stratégie, en mobilisant l'ensemble des administrations concernées par les différentes politiques publiques concourant à la prévention et à la lutte contre la pauvreté : petite enfance, hébergement/logement, économie, emploi, formation, éducation, jeunesse, santé et médicosocial. Il œuvre à la mobilisation de l'ensemble des acteurs concernés : collectivités territoriales, personnes concernées, associations, opérateurs publics et organismes de sécurité sociale. En lien avec les préfets de département et, le cas échéant, les préfets délégués à l'égalité des chances, il s'assure du suivi de la bonne mise en œuvre de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté dans toutes ses dimensions."
Des conférences régionales deux fois par an et un interlocuteur pour les collectivités
L'avis de vacance détaillait ensuite les principales tâches incombant au haut-commissaire, placé directement auprès du préfet de région. Il doit notamment préparer et organiser les conférences régionales de prévention et de lutte contre la pauvreté, au moins deux fois par an et en associant tous les acteurs concernés. Afin de "garantir un pilotage ancré dans les territoires", il sera secondé par quinze animateurs thématiques. Le haut-commissaire est également chargé de préparer et de suivre la contractualisation avec l'ensemble des départements, "chefs de file de l'action sociale", en lien avec les préfets de département. Il est aussi l'interlocuteur des acteurs de terrain, afin de faciliter leur action, de s'assurer de la coordination nécessaire au bon déploiement de la stratégie et de relayer les avancées réalisées. Enfin, il se voit confier deux autres missions : soutenir le montage de projets innovants dans le champ de la prévention et de la lutte contre la pauvreté, et veiller au déploiement sur le territoire de deux chantiers spécifiques : la concertation autour du revenu universel d'activité et celle autour de l'élaboration du service public de l'insertion (SPI) annoncé par le chef de l'État.
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