A l'approche du 1er mai, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) demande que les services urbains et départementaux de transport public soient maintenus durant ce jour férié "après tout comme les autres". D'après l'enquête que l'association vient de réaliser - de manière exhaustive pour les grandes agglomérations mais pas pour les petites villes - les transports collectifs seront alors au point mort. Le cas francilien mis à part (la RATP ne chôme pas ce jour-là), il n'y aura aucune offre de service dans les agglomérations de plus de 400.000 habitants, même dans celles disposant d'un métro automatique comme Lille et Toulouse. Parmi les agglomérations de 200.000 à 400.000 habitants, seules celles de Metz et Nancy assureront des services selon les horaires des dimanches et jours fériés tandis qu'en Avignon, seules les navettes reliant les deux gares SNCF ou desservant la foire fonctionneront. Dans les agglomérations plus petites, les services seront supprimés à Aix-les-Bains, Arras, Besançon, Boulogne, Caen, Châlons-en-Champagne, Chambéry, Châtellerault, Creil, Dunkerque, Le Mans, Maubeuge, Pau, Poitiers, Troyes, Valence mais ils seront maintenus à Mâcon, Nevers et Quimper. L'enquête de la Fnaut note aussi que la grande majorité des services départementaux de transport seront au point mort, la Marne, la Nièvre et les lignes majeures d'Ille-et-Vilaine figurant parmi les rares exceptions.
La Fnaut voit dans l'absence de service le 1er mai une "tradition obsolète", une "anomalie sans fondement légal qui porte atteinte à la continuité du service public, en contradiction avec la loi d'orientation des transports intérieurs du 30 décembre 1982, laquelle affirme explicitement le droit au transport". Sur ce même sujet, François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, a précisé lors d'un déplacement à Toulouse, que "c'est un problème avant tout local". "Chaque collectivité, chaque autorité organisatrice décide dans son coin du maintien ou non du service. Si bien qu'il n'y a aucune homogénéité, aucune cohérence ente territoires voisins ni bien sûr à l'échelle nationale", rebondit Jean Sivardière, président de la Fnaut.
L'objectif de la fédération est donc d'interpeller les décideurs sur ce point qu'elle juge de plus en complète contradiction avec les objectifs du Grenelle de l'environnement (dans les villes, la voiture devient ce jour-là le seul moyen d'accès). La Fnaut a tenté d'interpeller les principaux acteurs du secteur que sont l'Union des transports publics (UTP), le Groupement des autorités responsables de transport (Gart), la Fédération nationale des transports de voyageurs (autocaristes) et l'Assemblée des départements de France (ADF). Mais pour l'heure, sans retour de leur part.
Morgan Boëdec / Victoires-Editions
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