François Fillon a comme prévu confirmé ce lundi 14 janvier, dans le cadre de son déplacement à Marseille, que la réforme des ports autonomes sera bientôt engagée.
"J'ai demandé à Dominique Bussereau de préparer un plan de relance des ports autonomes maritimes qui devrait pouvoir se concrétiser par des mesures législatives au printemps prochain", a en effet déclaré le Premier ministre, mettant ainsi en oeuvre un engagement pris par Nicolas Sarkozy au début de son mandat. Avec pour objectifs l'augmentation du trafic de conteneurs (qui passerait, d'ici à 2015, de 3,5 millions à 10 millions) et la création de 30.000 emplois. "Il est temps que nous retrouvions le premier rang en Europe et dans le monde", a-t-il déclaré lors de cette visite dans le premier port français de la Méditerranée et troisième port pétrolier d'Europe.
Les ports autonomes sont des établissements publics à caractère industriel et commercial (Epic). Sept sur neuf sont concernés par la réforme : Marseille, Bordeaux, Dunkerque, Le Havre, La Rochelle, Nantes-Saint-Nazaire et Rouen. Les ports autonomes de Paris et de la Guadeloupe "feront l'objet d'une réflexion spécifique", a-t-il été précisé.
La "faiblesse" des ports autonomes réside, selon François Fillon, dans "le manque de productivité" des terminaux lié à "l'absence d'unité de commandement entre les activités de manutention exercées par les ports autonomes et celles des entreprises de manutention". Pour y remédier, la réforme devra par conséquent prévoir de "transférer les activités de manutention exercées par les ports à des opérateurs privés", a-t-il insisté. Autre point de la réforme : "Les ports verront leurs missions recentrées autour du développement durable de la place portuaire (...) avec une gestion et un développement des infrastructures dans le respect de l'environnement." Le Premier ministre entend également lancer une "modernisation de la gouvernance des ports, en lien avec les collectivités locales et les partenaires sociaux". Enfin, il a promis "un très ambitieux plan d'investissement" pour rendre cette réforme "pleinement efficace", mais sans le chiffrer.
Le secrétaire d'Etat chargé des Transports, Dominique Bussereau, est chargé "dès demain" de mener la concertation (une première réunion de travail est en effet prévue ce mardi 15 janvier à Paris) avec "tous les acteurs du monde portuaire et du monde maritime, au niveau national mais aussi au niveau de chaque port", a insisté le chef du gouvernement. Une concertation qui promet d'être plutôt musclée. Les responsables CGT du port de Marseille et des Bouches-du-Rhône ont en tout cas dès lundi marqué leur opposition à ce projet qu'ils qualifient de "privatisation".
C.M., avec AFP
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