Le 28 juin 2017, le groupe Korian organisait la première Journée nationale des centenaires. Le groupe privé est un acteur majeur en la matière et se revendique "première entreprise européenne des services d'accompagnement et de soins pour les seniors", avec notamment 715 établissements (dont près de 600 maisons de retraite médicalisées) - pour moitié à l'étranger -, près de 72.000 lits et 47.000 collaborateurs. Si cette initiative n'est évidemment pas exempte d'arrière-pensées commerciales, elle n'en a pas moins un intérêt évident au regard d'un phénomène qui a un impact direct sur les systèmes de retraite et sur les politiques sociales de prévention de la perte d'autonomie et de prise en charge de la dépendance.
La France détient le record européen de longévité
La France se trouve en effet dans une situation particulière. Du fait de l'importance de l'espérance de vie de ses habitants - l'une des plus élevées au monde avec le Japon -, elle détient en effet le record européen de longévité avec 21.000 centenaires. Ce chiffre a été multiplié par 20 depuis 1970 et sera encore multiplié par 13 d'ici à 2070, avec une projection - selon les chiffres de l'Insee - de 270.000 centenaires en France à cette date. A titre d'illustration, le groupe Korian compte déjà près de 500 centenaires dans ses établissements (à 89% des femmes), dont une doyenne de 110 ans. Selon Sophie Boissard, la directrice générale du groupe, l'objectif de la création de cette Journée nationale des centenaires est de "rendre visibles les aînés oubliés et faire émerger une nouvelle dynamique intergénérationnelle".
Korian profite de cette journée pour publier les résultats d'une enquête commandée à Ipsos et réalisée auprès d'un échantillon de 2.000 Français représentatifs de la population générale. Il en ressort que 71% des personnes interrogées aimeraient pouvoir vivre jusqu'à 100 ans, à condition toutefois d'être plutôt en bonne santé, mais seulement 26% d'entre elles estiment qu'il y a une probabilité importante qu'elles arrivent effectivement jusqu'à cet âge (proportion qui monte à 44% chez les 18-24 ans). Néanmoins, 62% des Français pensent qu'il sera possible de vivre en bonne santé jusqu'à l'âge de 100 ans dans les années à venir, les plus de 70 ans étant les plus optimistes avec 76% de réponses en ce sens.
Richesse ou défi ?
En termes de perception des enjeux du vieillissement de la population, 58% des Français considèrent "qu'avant d'être un défi, le fait d'avoir de nombreuses personnes d'un grand âge est pour la société française surtout une richesse". Les plus convaincus sur ce point sont à la fois les plus jeunes (62% des 18-24 ans) et les plus âgés (63% des 70 ans et plus), signe que la société française est encore loin de connaître une fracture générationnelle.
A l'inverse, 42% des répondants jugent qu'"avant d'être une richesse, cet accroissement du nombre de personnes âgées est néanmoins un défi pour la société française, compte tenu du fait qu'il faudra gérer leur vieillesse et leur dépendance, et notamment le coût qu'elles représentent".
Les personnes interrogées sont d'ailleurs loin d'être totalement convaincues de la capacité de la société française à faire face à ce défi : seuls 53% des répondants pensent qu'elle sera capable de prendre en charge les problèmes de santé liés au vieillissement, 47% qu'elle aura la capacité de prendre en charge la dépendance des personnes très âgées et 43% qu'elle sera en mesure de lutter contre leur solitude.
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