A la veille de son congrès des 10 et 11 décembre à Marseille, qui devrait réunir près de 1.100 personnes (une participation record), l'Association des régions de France (ARF) a présenté ce mardi 8 décembre les résultats d'un sondage réalisé à sa demande par TNS-Sofres intitulé "Les Français et leur région, perception de la réforme des collectivités locales".
Sans grande surprise, cette réforme des collectivités est peu ou du moins mal connue. Certes, 68% des répondants en ont "entendu parler", mais seuls 29% affirment "voir bien ce dont il s'agit". Logiquement, alors, 43% des sondés n'ont pas de réel avis sur ce projet. Les autres émettent un jugement négatif pour 34% d'entre eux, positif pour les 23% restants (avec un écart sensible en fonction de la préférence partisane : 40% de jugements positifs pour les sympathisants de droite, 18% pour ceux de gauche). Parmi les personnes voyant bien de quoi il s'agit, 37% la voient comme une bonne chose, tandis que 50% sont contre (dont 21% estiment qu'il s'agit d'une "très mauvaise chose").
L'argument le plus avancé par les partisans de la réforme : la rationalisation du fonctionnement des territoires. Les autres arguments les plus cités sont une "gestion plus économe" et une "puissance accrue des échelons administratifs". Les "bénéfices directs pour la population" n'ont en revanche été cités que par 7% des partisans de la réforme.
Du côté des opposants à la réforme, si l'on se limite à ceux qui estiment savoir ce dont il s'agit, le principal grief cité (47%) est le fait que la réforme est avant tout "dictée par des raisons budgétaires". Ils évoquent ensuite un "manque à gagner pour les citoyens", un "recul de la décentralisation" et la crainte de suppressions de postes. Mais tout ceci avec un certain flou...
Du coup, les questions fermées sur les conséquences de la réforme (rendra-t-elle le fonctionnement des collectivités plus efficace ? plus démocratique ? plus proche des gens ?) ont trouvé peu d'écho. Environ la moitié des sondés optant pour un "sans opinion" ou un "ni l'un ni l'autre"... Parmi ceux qui se prononcent, les réponses négatives sont majoritaires.
L'autre partie de ce sondage porte sur la relations des Français à leur région. L'attachement affiché est fort : 86% (dont 49% de "très attachés"). Et le conseil régional est-il jugé efficace ? Les deux tiers des sondés répondent oui.
Et pourtant... un tout autre sondage, également publié ce 8 décembre, peut inciter à tempérer les interprétations les plus optimistes. Car, certes, les Français aiment leur région... mais ils sont fort nombreux à ignorer qui la préside, voire, pour certains d'entre eux, quelle est sa couleur politique.
Cette seconde enquête, réalisée par l'institut LH2 pour le Syndicat de la presse quotidienne régionale (SPQR) et France Bleu, révèle en effet que 71% des personnes interrogées ne sont pas en mesure de citer le nom du président de leur région de résidence. Les taux de notoriété de ces élus sont très variables d'une région à l'autre, de Poitou-Charentes où 85% des habitants connaissent leur présidente... à la région Centre ou au Nord-Pas-de-Calais où les présidents ne sont identifiés que par 7 et 8% de la population. Par ailleurs, donc, seuls 63% des sondés ont su dire si leur région était présidée par la gauche ou la droite. Instructif, à trois mois des régionales…
Quels seront, alors, les critères de vote lors de ces élections de mars ? Dans l'ordre : "la situation économique et sociale" (45%), le bilan du président de région et de sa majorité (25%), la politique menée par le gouvernement (20%).
C.M.
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