"On a une très mauvaise connaissance des emplois et formations du sport." Ce constat sans appel a été tenu par Pierre Massie, président du groupe "emploi et formation" de l'Assemblée du sport, lors de la restitution des travaux de l'institution, le 29 juin dernier. Dans le document de synthèse publié à cette occasion, on pouvait encore lire : "Il est devenu nécessaire de pouvoir disposer des données relatives à l'emploi sportif et à la formation, de pouvoir les comparer et de mesurer l'impact des certifications existantes, partager les principaux ordres de grandeurs et les diagnostics." Devant un vide apparemment si criant en la matière, l'étude sur l'insertion des diplômés du champ du sport et de l'animation socioculturelle en Midi-Pyrénées, publiée fin juin, fait figure de rareté. Et s'avère d'autant plus précieuse.
88,5% d'insertion professionnelle
Cette étude de la direction régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion sociale (DRJSCS) de Midi-Pyrénées s'appuie sur une enquête conduite auprès des 2.199 titulaires de diplômes obtenus du 30 avril 2007 au 1er avril 2010 dans la région. Le document note d'entrée que "les résultats de l'enquête 2011 sont particulièrement valorisants et permettent de confirmer le dynamisme du secteur qui offre d''excellentes garanties d'insertion sur le marché de l'emploi en dépit d'un contexte économique difficile". Le taux de professionnalisation des primodiplômés s'établit ainsi à 88,5% un an après l'obtention du diplôme. Un chiffre "d'autant plus remarquable" pour la DRJSCS, que plus de 45,5% des diplômés étaient sans emploi lors de leur entrée en formation.
Autre enseignement de l'enquête : l'insertion professionnelle des diplômés s'améliore dans le temps. Ainsi, dans la période allant de un à deux ans après l'obtention du diplôme, 89,1% des diplômés sont en situation d'emploi. Un taux qui grimpe à 90,2% dans la période allant de deux à trois ans après l'obtention du diplôme.
Dans le détail, la DRJSCS de Midi-Pyrénées a délivré durant la période considérée 756 diplômes. Ils concernent 37 spécialités ou options qui couvrent les champs du sport (pour 55,7% d'entre eux), de l'animation (29,2%) ou des champs transversaux (15,1%). Les diplômes les plus fréquents sont – de loin – le brevet d'Etat d'éducateur sportif 1er degré (BEES1) "activités de la natation" (146 diplômés) et le brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport (BPJEPS) "loisirs tous publics" (115). A titre de comparaison, on ne recensait que deux diplômés BEES1 en athlétisme et un seul en football.
55% des diplômés sont des hommes
Outre les 88,5% des primodiplômés occupant un emploi un an après l'obtention du diplôme, plus de 80% des emplois sont en relation avec le diplôme obtenu (contre 76,9% l'année précédente). Par famille de diplômes, des disparités se font cependant jour. La plus belle réussite revenant au BPJEPS "animation sportive" : 94,2% des diplômés sont en situation d'emploi un an après l'obtention du diplôme, et en relation avec le diplôme obtenu dans 91,7% des cas. Le BPJEPS "animation socioculturelle" et le BEES1 connaissent des taux d'insertion professionnelle de 87,5% dans l'année suivant le diplôme. En revanche, si la part d'emploi en relation avec le diplôme obtenu est de 90,5% pour le BPJEPS "animation socioculturelle", elle n'est que de 70,2% pour le BEES1. Enfin, un an après l'obtention de leur diplôme, 81% des détenteurs du brevet d'aptitude professionnel d'assistant animateur technicien (Bapaat) sont en situation d'emploi, dont 93,3% dans un emploi en relation avec leur titre.
L'ensemble de ces emplois sont à durée indéterminée dans 44% des cas – en recul de 7% par rapport à l'enquête de l'année précédente –, à durée déterminée dans 27,2% et indépendants pour 8,2% (autres situations : 20,6%).
Par ailleurs, les hommes représentent 55,1% de l'ensemble des diplômés. Toutefois, il existe de grands écarts selon les champs. Si le taux de masculinisation du BEES1 est de 71,4%, il n'est que de 48,4% pour le BPJEPS "animation sportive" et de 45% pour le Bapaat, puis chute à 33,5% pour le BPJEPS "animation socioculturelle".
Le secteur associatif emploie 52% des diplômés
Quant aux employeurs des diplômés du champ du sport et de l'animation socioculturelle en Midi-Pyrénées, ils relèvent du secteur associatif dans 52% des cas, de la fonction publique pour 30,6% et du secteur marchand à hauteur de 17,4%.
C'est dans la filière BPJEPS "activités physiques pour tous" que les associations emploient le plus de diplômés (69,2%). A l'inverse, seuls 5,5% des emplois issus du BPJEPS "activités équestres" sont pourvus par une association. Le BEES1 "activités de la natation" est celui qui débouche le plus souvent sur un emploi public (36,8%). Le secteur public ne fait appel aux diplômés de la filière sport et animation que dans un autre cas : le BPJEPS "activités physiques pour tous". A l'inverse, les emplois des titulaires du BEES1 "vol libre" (pour 75%) et des BPJEPS "activités équestres" (50%) et "activités gymniques de la forme et de la force" (54,5%) relèvent majoritairement du secteur marchand. Quant aux travailleurs indépendants, on les retrouve en nombre chez les diplômés du BEES1 "accompagnateur en moyenne montagne" (42,8%) et dans une moindre mesure chez les titulaires des BPJEPS "activités équestres" (33,3%) et "activités gymniques de la forme et de la force" (18,2%).
Jean Damien Lesay
Un arrêté modifie les diplômes délivrés par le ministère des Sports
Un arrêté du 19 juillet 2011, publié au Journal officiel du 27 juillet 2011, modifie les dispositions réglementaires du Code du sport relatives aux diplômes délivrés par le ministère chargé des Sports.
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