Pour Piolenc (Vaucluse, 5.200 habitants), la réhabilitation de la carrière s’inscrit dans un projet de territoire axé sur la transition énergétique et écologique. Entre la centrale solaire flottante Oméga 1 alimentant l’équivalent de 4.700 foyers, un parc éolien de 2,7 MW et un ensemble de 80 pavillons en autoconsommation électrique, la commune se déclare aujourd’hui à énergie positive, produisant plus qu’elle ne consomme. Retour sur les grandes étapes de ce projet
Du prototype au développement d’un modèle technique et économique
Riveraine du Rhône, la commune de Piolenc, est traversée par la nationale 7, l’autoroute A7 la ligne LGV Méditerranée, infrastructures qui ont nécessité d’importants volumes de matériaux de carrière. À partir de 1998, la commune devient progressivement propriétaire de lacs artificiels rétrocédés par parcelles au fil de l’extraction des granulats.
Approchée par l’entreprise Ciel et Terre qui a développé une technologie de capteurs solaires flottants (lire encadré ci-dessous), la commune accepte de louer 20 hectares afin d’installer un prototype. "Cette première installation de 100 m² a permis à l’entreprise d’expérimenter des aspects techniques (prise au vent, ancrage, inclinaison des capteurs...) et d’étudier la rentabilité économique" explique le maire, Louis Driey. Entre 1999 et 2008, trois demandes d’autorisation d’exploitation à la Commission de régulation de l’énergie (CRE) sont rejetées : le coût de revente de l’électricité produite est trop élevé. Repris et développé par la société Akuo Energy, le projet est accepté par la CRE en 2017, à la faveur de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte.
Entre-temps, la commune a également revu ses exigences financières : la société exploitante lui versera pour la mise à disposition de 50 hectares de plan d’eau un "bouquet" de 400.000 euros (au lieu de 600.000), et une rente de 25.000 euros par an sur 52 ans (au lieu de 50.000). Le projet "Omega 1" peut passer à la vitesse supérieure.
2018 : nouvel engagement de la commune, expertise et financement citoyens
En 2018, une fois l’accord scellé, la commune peut investir 200.000 euros dans la centrale solaire Omega 1 et en devient donc l’un de ses actionnaires. Parallèlement, à la demande des élus, la société exploitante ouvre le capital aux habitants, sous forme de "refinancement" : une partie des montants investis par la société dans le projet est remplacée par d’autres sources de financement, dont le prêt participatif citoyen.
Lors du premier appel au prêt participatif, 50 personnes amènent 5.000 euros, un deuxième étant lancé en septembre 2019. L’association nationale Énergie Partagée - qui promeut un modèle d’énergie citoyenne - y participe également et apporte son expertise pour l'ancrage territorial du projet.
Partenariat pour l’accueil de maraîchage et production fruitière bio
La commune décide de s’appuyer sur l’expertise d’une filiale de la société exploitante dédiée à la valorisation du foncier agricole, pour accueillir des maraîchers bio. La couche de terre végétale extraite lors de la mise en exploitation de la carrière a en effet été stockée sur une parcelle adjacente. "Nous souhaitons voir s’y installer une production de fruits et légumes sur 2 hectares pour approvisionner les cantines scolaires", explique le maire. Après avoir défriché et installé un couvert végétal sur la parcelle, la commune a lancé un appel à candidature en partenariat avec la Fédération régionale bio de Paca, la Safer et la chambre d'agriculture du Vaucluse. L’objectif est de sélectionner, à l’automne 2019, 3 à 4 projets d’installation en maraîchage et production fruitière. La commune met les terres à disposition gratuitement et s’engage à un contrat d’achat d’une partie de la production.
ncG1vNJzZmivp6x7o63NqqyenJWowaa%2B0aKrqKGimsBvstFoqK6Znpl6ra2Mq5yhmZKeuarAwK2gqKZdmcKvsYycmKuqmZq%2FpnnAm6aurJmpera6xGaanqakp66tsYypn6isn6u8rcDAoqiunV2bubDA05qlrZ1dbYE%3D