Prvention inondations Villeneuve-Saint-Georges (94)

August 2024 · 4 minute read

Situé à la confluence de la Seine et de l’Yerres, le quartier Blandin-Belleplace de Villeneuve-Saint-Georges (33.500 habitants) connaît des inondations récurrentes depuis plus d’un siècle.  L’équipe municipale élue en 2008 a décidé de traiter le problème à la racine avec le soutien du département du Val-de-Marne et de l’agence de l’eau. Un espace naturel sensible (ENS) est créé en 2011 et une politique de rachat à l’amiable des maisons et des terrains exposés aux inondations s’engage. Son objectif : démolir les habitations situées le long des berges de l’Yerres et renaturer celles-ci afin que la rivière retrouve son lit naturel et puisse s’épandre sans dommage majeur en cas de crue. Mais ces actions exigent du temps et des moyens considérables. 

La crue de 2016 et surtout celle de 2018, qui provoque deux décès d’habitants et la visite du président de la République, font la une de la presse nationale. Dès lors le projet se voit attribuer des moyens humains, techniques et financiers plus conséquents. Sur proposition de la maire, Sylvie Altman, le préfet du Val-de-Marne charge l’établissement public d’aménagement Orly Rungis Amont (EPA Orsa) d’étudier la faisabilité d’une restauration de la plaine inondable de l’Yerres sur un périmètre élargi. "Le syndicat mixte d’assainissement et de gestion des eaux (Syage) est missionné pour caractériser l’aléa inondation afin de permettre à l’EPA de définir un projet de restauration de la zone humide et de renaturation de la haute plaine", précise la directrice générale adjointe Pôle ville citoyenne, Agnès Bonhomme. Le projet va au-delà de la zone rouge du PPRI, prenant un compte un secteur caractérisé par la zone orange mais subissant de fortes inondations.
Ce projet aboutit en novembre 2019 à la signature d’une première convention partenariale opérationnelle et financière de renaturation des berges de l’Yerres et de restauration de ses zones humides (phase 1). Elle définit le périmètre, la nature, les modalités d’intervention de l’EPA Orsa et du Syage, ainsi que les financements de chaque partenaire (l’agence de l’eau Seine Normandie, la métropole du Grand Paris, le département, le territoire et la commune). Le montant total des actions prévues est estimé à près de 40 millions d’euros TTC, cofinancés par les signataires de la convention. La deuxième phase du projet fera l’objet d’une nouvelle convention portant sur la renaturation de la haute plaine. 

Les partenaires du projet visent trois objectifs :  se protéger des inondations, préserver la biodiversité et s’adapter au changement climatique. La convention vise à "restaurer l’état écologique antérieur au développement des activités humaines depuis plus d’un siècle", précise la directrice générale adjointe Pôle ville citoyenne. 
Afin d’atteindre ces objectifs, la stratégie foncière d’acquisition amiable mise en place depuis 2011 et la possibilité de recourir à une déclaration d’utilité publique (DUP) sont désormais confiés à l’EPA Orsa. Ces politiques foncières concernent les secteurs des phases 1 (zone humide) et 2 (haute plaine). Les terrains et immeubles font l’objet d’un rachat au prix estimé par les Domaines similaire à celui du marché foncier local. Les phases 1 et 2  comptent 254 parcelles. Aujourd’hui une trentaine de maisons ont déjà été démolies, le nombre de parcelles sans constructions ou démolies sur le périmètre de l’espace naturel sensible s’élevant à 60. La ville a également engagé une veille foncière pour faire face aux situations de mal logement et lutter contre les marchands de sommeil. Car dans ce secteur qui s’est paupérisé au fil des ans, nombre d’habitations sont très dégradées voire insalubres (cf encadré ci-dessous), et les habitants très vulnérables.

La gouvernance du projet est assurée par un comité de pilotage qui réunit, au moins une fois par an, les partenaires (L’État, la ville, l’agence de l’eau Seine-Normandie, le département, la région, la métropole du Grand Paris qui a la compétence Gemapi…). L’Epa Orsa, est maître d’ouvrage du foncier qu’il remet en état avant de le confier au Syage, chargé de sa renaturation. Le foncier acquis, restauré et renaturé, sera ensuite cédé à titre gratuit à l’établissement public territorial Grand Orly Seine Bièvre qui en devient le propriétaire final. La commune de Villeneuve-Saint-Georges, à l’origine du projet en 2011, le met en cohérence avec ses objectifs de développement urbain. 
Fin 2019, près de 70% du foncier classé dans l’espace naturel sensible élargi était maîtrisé. "Cela va permettre de lancer les travaux préfigurant la renaturation des berges début 2020 et les aménagements de restauration à partir de 2023-2024. Ils conduiront à valoriser le quartier et la ville avec l’installation d’une trame verte et d’espaces de loisirs", indique la DGA Pôle ville citoyenne. 

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